Les contrevérités du Dr Cheikh Dieng sur le marché de curage « 2024 à 2026 » démontées par pièces par les professionnels du secteur
Les contrevérités du Dr Cheikh Dieng sur le marché de curage « 2024 à 2026 » démontées par pièces par les professionnels du secteur
Les responsables de l’Association des Acteurs de l’Assainissement du Sénégal (AAAS) sont montés au créneau en fin de semaine dernière à travers les antennes de TFM et d’ITV pour démonter en pièces les contrevérités de Dr Cheikh Dieng sur le marché de curage 2024 – 2026 attribués aux entreprises VICAS et DELTA par entente directe par son successeur à la tête de l’ONAS, après un constat de défaillance dans l’exécution du marché attribué par Cheikh Dieng par appel d’offre restreint à deux autres sociétés.
Vouloir se laver à grande eau de ses actes de mal gouvernance financière et d’amateurisme en s’employant à salir l’image de deux sociétés championnes dans leur secteur d’activité (VICAS et DELTA) qui ont mis plus d’une trentaine d’année à bâtir une solide réputation de leadership, de professionnalisme, et d’expertise avérée, aussi bien dans leur pays, qu’un peu partout en Afrique, relève de la mauvaise foi et de la malhonnêteté intellectuelle. C’est pourtant à cet exercice peu glorieux que se livre l’ex DG de l’ONAS depuis son limogeage, ce qui a fini par faire sortir de leur réserve les responsables de l’Association des Acteurs de l’Assainissement du Sénégal (AAAS) pour démonter au grand jour chiffres à l’appui, les contrevérités de Cheikh Dieng sur le marché de curage « 2024 à 2026 ».
En effet, le Secrétaire Général de l’Association des acteurs de l’Assainissement du Sénégal qui regroupe plus de 350 entreprises, M. Mamadou Ndiour, et le Directeur des relations extérieures de l’Association M. Ousseynou Ndarim Diop se sont tour à tour prononcés sur les antennes de TFM et de ITV le jeudi soir sur le marché de curage des eaux pluviales « 2024 à 2026 » attribué à VICAS et DELTA pour révéler les vrais chiffres sur les contrats passés par appel d’offre restreint par Cheikh Dieng lui-même à Delgas et Taiissir Tawfekh et ceux passés par entente directe par son successeur à VICAS et DELTA, chiffres qu’il avait soigneusement cachés aux sénégalais. Ils ont saisi l’occasion pour faire les mises au point nécessaires et apporter des arguments à la fois juridiques, techniques et financiers montrant que Cheikh Dieng a tout faut sur l’idée qu’il se faisait sur les entreprises VICAS et DELTA.
D’abord il y a lieu de préciser que les marchés par Entente Directe passés entre l’ONAS et les deux sociétés VICAS et DELTA suite au constat de défaillance des deux premières sociétés choisies par l’ex DG (Delgas et Taissir Tawfekh) par appel d’offre restreint sont encadrés par l’article 77 du code des marchés publics et sont soumis au contrôle de l’agence de régulation des marchés publics. Mieux, les sociétés attributaires de ces marchés sont également soumises à des obligations comptables comme celle de présenter des états financiers certifiés, ce que peu d’entreprises du secteur de l’assainissement peuvent présenter en raison du caractère informel de nombre d’acteurs du secteur. Rien d’étonnant que ce soient les majors qui accèdent régulièrement aux marchés publics et retraitent une partie avec d’autres prestataires du secteur.
Ensuite il est apparu que sur un budget prévisionnel de 720 millions de FCFA, les deux sociétés choisies par le Docteur Cheikh Dieng pour les deux lots (Taiissir TawFekh et Delgas) ont proposé respectivement 649 413 000 FCFA et 674 842 000F CFA soit un total de 1 324 246 000 FCFA, représentant presque que le double de l’enveloppe budgétaire initiale prévue par l’ONAS pour ce marché. Un autre constat relevé par les responsables de l’AAAS et par la tutelle ministérielle qui a d’ailleurs entrainé la rupture du contrat avec ces deux sociétés était qu’elles disposaient d’un mois 15 jours pour exécuter le marché mais après 30 jours de travaux, le premier lot n’a connu qu’un taux d’exécution de 10% tandis que le second était à 37 %.
En comparaison, pour les 15 jours restant avant la fin du délai imparti pour l’exécution de ce marché, les sociétés VICAS et DELTA qui ont été appelées à la rescousse par le nouveau DG de l’ONAS pour parer au plus pressé par entente directe, ont proposé respectivement pour le même marché 226 324 000 FCFA pour VICAS pour le premier lot et 384 655 574 pour DELTA pour le deuxième lot. Soit un total de 610 979 574 pour les deux lots, ce qui est largement en deçà de la ligne budgétaire de 720 millions, et fait économiser à l’ONAS plus de 100 millions de FCFA. IL est loisible à tout un chacun de constater qu’un marché qui devait être exécuté en 45 jours a été exécuté à 95% et 90% en moins de 15 jours pour moitié prix. A la semaine dernière, il ne restait que deux canaux à curer selon les dires des responsables de l’Association.
Par ailleurs, le coût par mètre linéaire de curage pour des canalisations de diamètre supérieur à 600 mm s’élevait à 23.000 FCFA et celui pour des diamètres inférieurs à 600 mm était de 18.000 FCFA pour les marchés attribués par Dr Cheikh Dieng par appel d’offre restreint à Taiissir TawFekh et Delgas tandis que les marchés passés par entente directe avec les entreprises VICAS et DELTA, montrent des coûts nettement inférieurs par mètre linéaire de curage soit respectivement de 3.000 FCFA pour les canalisations de diamètre supérieur à 600 mm et de 1.500 FCFA pour celles de diamètre inférieur à 600 mm. Dr Cheikh Dieng doit bien aux sénégalais des explications sur les surcoûts et dépassements budgétaires sur lesquels il était resté muet dans ses différentes sorties médiatiques.
En tout état de cause, qu’un ex Dg de société nationale démis de ses fonctions se lève pour prendre faits et causes pour deux sociétés défaillantes dans l’exécution de marchés publics que lui-même leur avait octroyés et s’attaquer gratuitement à deux autres sociétés concurrentes, fleurons de l’industrie de l’Assainissement au Sénégal et en Afrique, qui de surcroît ont fait le job en temps voulu et avec la diligence qui sied en prétendant un deal entre elles et le Ministre de tutelle responsable de la bonne délivrance de l’offre de services publics aux populations, voilà qui est bien étrange. Allez chercher l’erreur !
En définitive, s’il était vraiment dans le Jub Jubal et Jubanti prôné par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son premier Ministre M. Ousmane Sonko, comme il le prétendait, Dr Cheikh Dieng dans sur ce coup-là, est complétement passé à côté de la plaque. Pire, ces premiers actes à la tête de l’ONAS puent à mille lieux des connexions douteuses dont il est le seul à connaitre le secret conduisant à un dépassement budgétaire et à la gabegie financière en ces moments de rationalisation des dépenses budgétaires où le gouvernement est au régime sec.
Que reproche-t-il au fond à VICAS et DELTA ?
Dr Cheikh Dieng leur reproche à ces deux sociétés d’être des champions locaux et africains du secteur de l’assainissement qui disposent de toutes les capacités techniques, financières et des ressources humaines de qualité dont le savoir-faire s’exporte aujourd’hui au Cameroun, au Benin, en Côte d’Ivoire, au TOGO, en Guinée, en Gambie, au Mali sur des marchés autrement plus complexes qu’un simple curage d’eaux hivernales ou d’eaux usées. Il leur reproche leur connaissance parfaite du réseau d’assainissement du Sénégal avec un personnel rompu à la tâche qui en un clin d’œil, sait localiser les problèmes sur le réseau et y apporter des solutions idoines en un temps record ; tout le contraire des sociétés de sa préférence dont les ouvriers vont passer des heures à chercher où se situent les difficultés signalées sur le réseau avant de pouvoir réfléchir sur les actions à entreprendre. Voilà qui est bien étrange pour quelqu’un qui veut diriger une société aussi stratégique que l’ONAS dont les missions étendues depuis quelques années n’a d’autre choix que de travailler avec des professionnels privés expérimentés. Autant dire que l’entreprise de diabolisation de ces deux leaders du secteur est vouée à l’échec. Ailleurs en Afrique, elles sont devenues des références. Ce n’est pas un hasard si la PDG de DELTA Mme Léna Tall Faye faisait partie des 6 entrepreneures à succès d’Afrique francophone en 2022 déjà. Ces femmes qui font bouger l’Afrique et qui incarnent un modèle inspirant de femme cheffe d’entreprise pour les jeunes et les femmes africaines qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat. Son leadership l’a amené à occuper le poste de 1ère Vice-présidente de l’Association des Acteurs de l’Assainissement du Sénégal (AAAS) ; membre de l’Association Africaine de l’EAU (AAE) et du réseau des femmes professionnelles de l’eau et de l’assainissement du Sénégal (RFPEAS).
Ce n’est pas non plus un hasard si Ibra Sow le PDG de VICAS un des pionniers en tant qu’acteur privé dans le secteur de l’assainissement au Sénégal, est devenu le Président de l’Association panafricaine des acteurs de l’assainissement (APAA) et gère à ce titre pour de nombreux pays africains des Programmes à coup de milliards financés par des bailleurs de fonds de renom du secteur comme la Fondation Bill et Melinda Gates ou l’USAID.
De la mauvaise foi doublée de la malhonnêteté intellectuelle
Dans sa conférence de presse, le Dr Cheikh Dieng a laissé entendre que « VICAS et DELTA « sont choisies » par le ministre Cheikh Tidiane Dièye pour bénéficier d’une entente directe. Il a laissé entendre que ces deux entreprises sont en situation monopoliste sur les marchés de l’Onas « avec plus de 52% de la valeur totale des marchés de 2021 à 2024 ». Poursuivant, il a indiqué que « ce sont bien souvent des entreprises prestataires qui font la part la plus importante du travail sur le terrain, mais elles ne peuvent accéder aux marchés ». Enfin il a prétendu que « l’hégémonie de ces deux entreprises s’exerce sur les marchés de clientèle (reconduction automatique sur 3 ans) qui est leur chasse gardée ». Et d’insister que « l’évaluation de la performance de VICAS et DELTA effectuée par ONAS en 2023 sur les marchés de curage et sur la gestion des Stations de Boue de Vidange (STBV) avait conclu que ces entreprises ont été défaillantes autant sur les marchés de curage 2021-2023 que sur la gestion des STBV ». M. Dieng en conclut que malgré tout, «elles ont été quand même choisies par le ministre Cheikh Tidiane Dièye pour une Entente Directe pour le marché de curage 2024 à 2026 ».
L’honnêteté intellectuelle aurait voulu que Dr Cheikh Dieng nous dise en quoi VICAS et DELTA ont été défaillantes sur les marchés de curage de 2021 à 2023.
L’honnêteté intellectuelle aurait également voulu qu’il dise aux sénégalais que ces deux sociétés sont les deux majors du secteur de par leur expérience, de par leurs capacités techniques et financières, de par leurs moyens logistiques et humains et de par leur expertise qui leur prédisposent à exécuter en temps voulu et avec leurs propres moyens les plus gros marchés attribués par l’ONAS et attendre plus d’un an ou plus avant de pouvoir rentrer dans leurs fonds. Tous ceux qui connaissent les capacités d’offre des entreprises du secteur savent que eux deux seulement ont ces capacités et sont en mesure de tirer vers le haut les autres entreprises du secteur. La preuve, l’ONAS reste devoir à ce jour à DELTA tout comme à VICAS plusieurs millions de FCFA pour des marchés exécutés depuis le Magal Touba de l’année dernière. VICAS et DELTA attendent toujours de rentrer dans leurs fonds. Combien de sociétés sénégalaises ont les reins suffisamment solides pour attendre autant de temps avant de se faire payer ? On peut en dire autant sur les montants que leur doivent d’autres donneurs d’ordre publics comme Agéroute.
Dr Cheikh Dieng aurait également dû évaluer les contrats passés par l’ONAS ces dernières années et communiquer sur les milliards que ces deux entreprises ont fait rentrer dans les caisses de l’ONAS depuis la mise en place de la convention de délégation de service pour la gestion des Stations de boue de vidange sur toute l’étendue du territoire sénégalais, une délégation de service à la société Delvic Sanitation Initiatives créée par DELTA et VICAS avec des partenaires et spécialistes de l’assainissement qui fait du Sénégal un modèle en Afrique. La société Delvic. s’est vite distinguée en étant un acteur majeur de l’assainissement et un spécialiste de l’exploitation des stations de traitements de boues de vidange et de la valorisation des boues de vidange, en mettant sur le marché local des produits comme : l’eau distillée à usage industriel.
En collaboration avec l’ONAS et la fondation Bill et Melinda Gates, Delvic exploite l’Omni processor qui gère la valorisation des boues de vidange. La deuxième version à usage commerciale de l’omni processor a été installée à Dakar près de Tivaouane Peulh. Cette innovation de taille est une des raisons qui ont valu à notre pays d’accueillir en 2023 pour la première fois en Afrique, le 9me forum mondial de l’eau et de l’assainissement.
Enfin, ce que Cheikh Dieng aurait dû expliquer aux sénégalais était que la confiance placée par l’ONAS en ces deux entreprises est une confiance largement méritée qui transcende les personnes placées à la tête de l’ONAS quelque soit le régime en place. Si DELGAS est une société concurrente à VICAS et à DELTA, elle n’a ni les moyens, ni les capacités d’exécuter certains types de marchés comme le montre le dernier en date qui lui a été confié par Cheikh Dieng Himself et que Taiissir Tawfeek est une société sans aucune référence connue, une société inconnue du bataillon..
Quoi qu’il en soit, l’association des acteurs de l’Assainissement encourage ses deux membres que sont VICAS et DELVIC à utiliser tous les moyens juridiques utiles afin de sauvegarder leur image de marque face aux agissements et déclarations calomnieuses de Cheikh Dieng sur elles.
L’association se dit en outre favorable à l’appel à la transparence et aux démarches visant l’ouverture d’une enquête parlementaire à l’Assemblée nationale sur les contrats passés entre l’ONAS et les deux ténors du secteur.
Par Bacary SEYDI