Après son procès contre Mame Mbaye Niang : Sonko toujours en sursis

C’est une décision qu’il faut qualifier d’intelligente. Mame Mbaye Niang a obtenu gain de cause en gagnant son procès en diffamation contre Sonko. Qui garde ses droits civiques et par conséquent conserve ses chances pour la Présidentielle de 2024.  Une décision «mesurée» ! 

L’honneur de Mame Mbaye Niang n’était pas le seul enjeu du procès en diffamation l’opposant à Ousmane Sonko. Si Mame Mbaye Niang en est sorti blanchi par la Justice, Ous­mane Sonko peut aussi crier victoire. En effet, sa carrière politique en était tributaire. Le risque pour le leader des «Patriotes» était de voir son nom écarté de la liste des électeurs. Une situation qui aurait pu se réaliser si le juge Mamadou Yakham Keïta avait suivi le réquisitoire du Parquet. En effet, le ministère public avait demandé 2 ans dont une année ferme pour les délits de diffamation, et la même sentence pour celle de faux et usage de faux. A ce titre, le Code électoral en son article 29 dit : «Les individus condamnés pour crime ; 2) ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (5) ans d’emprisonnement ; 3) ceux condamnés à plus de trois (3) mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six (6) mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus, sous réserve des dispositions de l’article L.28.» Ainsi, Ousmane Sonko, qui a toujours crié sur tous les toits que sa participation à la Présidentielle de 2024 est non négociable, peut pousser un ouf de soulagement.

N’étant pas présent lors du procès, le maire de Ziguinchor, reconnu coupable, ne peut faire appel de cette décision. «Le juge a été mesuré, à tel point qu’il ne le prive pas de ses droits civiques, politiques, et lui permet de rester dans le débat politique. C’est-à-dire que les juges n’ont pas rendu une décision politique. Ils ont rendu une décision judiciaire», a souligné l’avocat de Mame Mbaye Niang, Me Olivier Sur. «Et si la décision avait été trop lourde, eh bien, c’était la ville qui s’enflammait, et le pays peut-être aussi. Et le débat politique qui risquait de prendre un virage nouveau. Les juges ont respecté la continuité et la liberté du droit de chacun de s’exprimer, mais ils ont mis les limites de l’outrage, de la diffamation, les limites ­seraient une autre fois l’injure. Les limites ont été posées.»

Il faut souligner que les avocats de Sonko, présents en grand nombre au Tribunal, avaient décidé de quitter la salle d’audience dès l’entame du procès. Il faut dire qu’en l’absence de leur client, aucun d’entre eux n’avait droit à la parole. Ils n’auraient été que spectateurs. Mais en bons manipulateurs, ils ont voulu retourner cette situation à leur avantage face à l’opinion.

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