Nomination de l’ancien maire de Thiès Nord au Hcct : Des Apéristes crient leur frustration

«La situation politique actuelle qui sévit au sein de l’Alliance pour la République (Apr), à Thiès, est lourde de conséquences dommageables et à son unité et à sa cohésion. Nul ne peut accepter ou tolérer que les ‘’vaincus’’ gouvernent les vainqueurs.» Ce cri du cœur émane du responsable politique de l’Apr dans la commune de Thiès-Ouest, Edouard Latouffe, cadre à la Lonase, qui, au cours d’un point de presse, cherche à comprendre : «Au nom de quelle pertinence ou objectivité devrait-on faire la promotion de ceux qui nous ont mis dans le trou et promouvoir nos bourreaux d’hier, qui ont failli hypothéquer la réélection du Président Macky Sall en 2019 ?»

Par Cheikh CAMARA – A Thiès, la ville rebelle, les retrouvailles entre le Président Macky Sall et le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, communément appelées «Mburu ak Soow», sont perçues par nombre de responsables politiques locaux de la mouvance présidentielle comme relevant d’une «escroquerie politique» et d’une «stratégie d’extinction de la carrière des responsables de l’Apr». A en croire le responsable politique Apr à Thiès-Ouest, Edouard Latouffe, et certains de ses «frères» et «sœurs» de parti, «les présidents Macky Sall et Idrissa Seck n’ont pas tous les éléments d’appréciation. Ceux, qui ont abusé de leur confiance au point de proposer des têtes de liste non consensuelles à Thiès, sont en train de procéder à des règlements de comptes politiques». Aussi de remarquer : «L’Apr n’a aucune parcelle de responsabilité dans les contre-performances notées aux Locales et aux Législatives à Thiès.»

Ces derniers, qui précisent à l’attention de qui veut l’entendre, «n’être pas prêts à accepter d’être les agneaux du sacrifice», se veulent catégoriques : «Aucune cohérence, aucune logique de performance électorale ne peut justifier le favoritisme indigne et inélégant constaté à Thiès dans la dévolution des responsabilités.» Et de se demander : «Si le Rewmi doit se payer toute la part du lion, quel sens devrait-on donner à des retrouvailles que nous avions tous saluées ?» Mais surtout de s’indigner : «A Thiès, le Rewmi se renforce et l’Apr s’affaiblit.»

Edouard Latouffe et ses camarades apéristes se posent la question de savoir «si le Président Macky Sall est bien conseillé». Aussi «pourquoi les responsables et militants de l’Apr devraient-ils continuer à être les agneaux du sacrifice de retrouvailles qui, jusqu’ici, n’ont pas apporté les résultats escomptés ?» Ils trouvent que «trop, c’est trop», considèrent que «cette démarche discriminatoire à ses limites», qu’en particulier, «la mise en quarantaine de la commune Thiès-Nord est inacceptable».

M. Latouffe et ses camarades, qui considèrent que «la situation au niveau de la commune Thiès-Nord est inacceptable», qu’aussi «le maire de ladite zone, Birame Soulèye Diop, qui s’est vu renforcer dans son parti et au sein du Parlement, a fini d’exterminer les bases de l’Apr», tiennent à rappeler que «pourtant notre parti regorge de cadres intègres et compétents, politiquement engagés et très attachés à leur terroir». Ils s’offusquent surtout du fait que «la commune, locomotive électorale de la Cité du Rail, soit sevrée de responsabilités depuis dix ans» et pensent qu’«il est d’un impérieux devoir pour le Président Macky Sall de promouvoir ces cadres, lesquels sont tout indiqués pour occuper des postes de responsabilité, pour en avoir l’expertise, la compétence et la légitimité historique».

Lamine Diallo, le «mauvais choix» de Macky
En tout état de cause, la commune de Thiès-Nord, grenier électoral avec plus de 80 000 électeurs et 19 centres de vote, se désole, à en croire nombre de responsables de Benno, du «choix porté sur la personne du cadre rewmiste Lamine Diallo pour siéger au Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) par décret n°2022-1921». Ces derniers considèrent qu’«aujourd’hui, le mal est profond». Ils informent que «les militants et la population de la zone-nord préparent une grande rencontre pour alerter le président de la République face au «mauvais choix» porté sur l’ex-maire rewmiste de la commune que les populations ont sanctionné pour mauvaise gestion des deniers publics et du patrimoine foncier». Ils ne limitent d’ailleurs pas seulement à récuser un tel choix avec la dernière énergie, mais ils menacent de quitter la coalition présidentielle Benno bokk yaakaar (Bby). Aussi d’attirer l’attention sur le fait que «cette zone, où femmes, jeunes et adultes se sont toujours engagés sans commune mesure derrière le Président Macky Sall depuis son arrivée au pouvoir en 2012, n’ait bénéficié d’aucune nomination ou considération de ces responsables».

Macky n’a aucune raison de renoncer à une candidature légale
Dans la perspective de la prochaine Présidentielle de 2024, le responsable politique Apr, Edouard Latouffe, et ses camarades, de penser, par ailleurs, que «l’opposition sénégalaise, pour séduire l’électorat, le capter et l’orienter vers elle pour des objectifs obscurantistes, a surfé prématurément et maladroitement sur le débat sur le troisième mandat». Ils remarquent qu’«elle a menti aux Sénégalais» et rappellent qu’«il n’est question là que d’une candidature», que «la seule juridiction habilitée à délibérer de cette question reste le Conseil constitutionnel». Selon M. Latouffe, «au regard des défis actuels et futuristes, le Président Macky Sall n’a aucune raison de renoncer à une candidature légale».
Correspondant

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