Présidentielle de 2024 : Sonko diffère son meeting d’investiture
Ousmane Sonko, qui demeure convaincu de sa candidature à la Présidentielle de 2024, invite ses partisans à la retenue. Il estime qu’ils auront assez de temps pour tenir leur cérémonie d’investiture. Non sans appeler à la paix. «Les évènements sont interdits. Je demande au parti, aux Sénégalais épris de paix et des valeurs démocrates, qu’on retienne une autre date pour organiser notre cérémonie d’investiture. Nous avons tout le temps pour tenir notre cérémonie d’investiture.» Cela ne signifie pas pour autant qu’il renonce à son investiture, prévue initialement ce samedi au Stade Amadou Barry de Guédiawaye. A travers cet appel, le «Patriote» en chef veut éviter des affrontements entre ses partisans et les Forces de l’ordre.
Il a appelé aussi les Forces de défense et de sécurité à la retenue, tout en menaçant de mettre en place un «tribunal spécial», s’il arrivait au pouvoir en février prochain, pour juger les crimes que ces dernières commettraient.
Le Gouverneur de la région de Dakar, via un communiqué, a décidé d’interdire tous les rassemblements prévus entre le 15 et le 16 juillet dans la capitale pour cause de risques de troubles à l’ordre public et de débordements, entre autres arguments brandis par l’autorité administrative.
Concert de casseroles et «Journée spéciale bracelet»
Le président du parti Pastef ne renonce pas à son combat contre le chef de l’Etat. Hier, Ousmane Sonko a invité ses camarades et sympathisants à un concert de casseroles aujourd’hui entre 20h 30 et 21h. «C’est pour délivrer un message de paix à l’endroit du Président Macky Sall, pour lui dire de finir les 7 mois qui lui restent à la tête de l’Etat et de partir dans la quiétude. On a fait et refait les concerts de casseroles, ça a toujours connu une réussite. Celui-ci fera tilt parce que les télévisions européennes, arabes vont le diffuser, ainsi que les télévisions sénégalaises vont le couvrir. Tous les yeux seront rivés sur le Sénégal (…).»
Une manière de demander à ses partisans de montrer au Président Macky Sall leur désapprobation de sa politique, de ses pratiques. «Je vous invite demain (ce samedi) à porter du rouge, une chemise rouge, un pantalon ou un brassard rouge, pour dire non aux pratiques de Macky Sall.» Ceci «pour envoyer un message de paix, pour dire non au coup de force dont les gens du parti Pastef font l’objet de la part du pouvoir». Le patron du parti Pastef ne s’est pas limité à cette seule invite. Ousmane Sonko demande aussi à ses partisans et autres sympathisants de faire de ce samedi une «Journée spéciale bracelet». «Il faudra porter le bracelet Pastef. Il faut les distribuer dans les marchés et garages, et dans les autres lieux accueillant du public», recommande le «Patriote» en chef. Cela «en réponse au brassard électronique dont certains responsables du parti sont soumis en étant sous contrôle judiciaire». Les membres du parti Pastef sont invités à se concentrer sur la lutte et à ne pas se laisser distraire ou divertir par les réseaux sociaux. Ousmane Sonko est d’avis que le Président Macky Sall n’a pas abandonné son projet de dissolution du parti Pastef. Pour lui, sa volonté de décapiter la direction de son parti en est une parfaite illustration.
Le leader du parti Pastef convoque aussi la promotion dont ont bénéficié les magistrats Mamadou Cissé Fall, Ousmane Guèye et d’autres de leurs collègues, qui ont siégé au sein des tribunaux, qui l’ont condamné respectivement dans les affaires l’ayant opposé au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, et à l’ex-masseuse Adji Sarr.
Ousmane Sonko a aussi fustigé le blocus qu’il subit et se dit «être en prison». Non sans soupçonner que «quelque chose se trame pour procéder à son arrestation». Cette situation, fait-il savoir, l’empêche d’administrer convenablement sa commune.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn
