Tentative de braquage à Mbour : Tirs à la volée

Une tentative d’escroquerie a viré ce samedi au carnage au Marché central de Mbour. Le bilan est lourd : l’assaillant, armé d’un pistolet, a ouvert le feu sur le gérant d’un bureau de change, qui est mort sur le coup, ainsi que son voisin de commerce, qui était venu à sa rescousse. Il a également blessé quatre personnes par balles avant d’être arrêté par les éléments de la police de Mbour.

Par Alioune Badara CISS – Que dire ? Ce fut un acte à la fois cruel et surprenant. Le Marché central de Mbour a été ce samedi, le théâtre d’un braquage digne d’un film hollywoodien. Très fortement fréquenté par les populations de Mbour et ses environs, qui viennent y faire leurs emplettes, il a vécu un moment inoubliable. C’est vers 11h 45, heure de grande affluence, qu’un braqueur a surgi pour dérouler le scénario de son film d’horreur.
Armé d’un pistolet, un individu est entré dans le bureau de change, situé sur l’avenue El Hadji Malick Sy en face de Chez Gaffari. Habillé d’une veste en cuir et d’un pantalon en jean, il est arrivé à bord d’une moto, est descendu et est entré dans le bureau de change. A l’intérieur, il voulait échanger de faux billets de banque, une manœuvre que le gérant a vite décelée. Il a voulu forcer le box où est caché l’argent. Mais, il a buté sur la détermination du gérant, qui tenait également à sécuriser son argent. Ce dernier est sorti de son box pour affronter l’assaillant, il s’en est suivi une vive altercation qui a fini dehors. Il s’est battu avec le braqueur. La bataille a fini par ameuter ses voisins. Pour le faire taire, l’assaillant a dégainé son pistolet et a tiré à bout portant sur le gérant atteint à la tête. Il meurt sur le coup.

Le voisin du gérant du bureau de change, qui assure la gestion d’une épicerie, ne pouvait plus se retenir. Il est venu promptement lui apporter un soutien. Mais, c’était sans compter avec le cynisme du quidam, qui tenait à poursuivre sa chevauchée meurtrière. Il a tiré également à bout portant sur lui. Pris de panique, le tireur monte sur sa moto pour s’échapper. La détermination du voisin du gérant du bureau de change, qui tenait à l’attraper, n’y changera rien. Pis, il sera touché à l’abdomen. Il n’est pas mort sur le coup. Mais, il finira par succomber.

Ainsi, avec cette deuxième victime, l’homme va slalomer entre les étals du marché pour échapper à la colère de la foule, qui voulait lui faire la peau. Dans son sillage, il va tirer sur tout ce qui bouge. Des coups de feu qui vont grièvement blesser quatre autres personnes.

Après plus d’une heure de recherche, il sera localisé au quartier Tefess où il s’était réfugié. Sur les lieux, une foule immense voulait l’extirper pour le tuer, mais il sera sauvé de la furie des commerçants par les policiers, qui étaient venus le cueillir. Il a été acheminé au Commissariat central de Mbour.

Sur la Petite-Côte, la tristesse étreint tout le monde : il y a eu deux morts et quatre personnes touchées par balles et un policier, qui a été blessé par la foule. Pour les morts il s’agit de Ndiaga Guèye, le gérant du bureau de change, âgé de 40 ans, de Ngagne Cissé, âgé de 30 ans. Pour les blessés, l’un a été touché au niveau de l’épaule, un autre blessé a reçu une balle au bras droit et au niveau thoracique postérieur, le troisième est blessé par balle au niveau de l’aine. Ces deux derniers doivent faire un scanner abdominal et un scanner au bassin.

L’arme du crime achetée au marché noir à 150 000 francs
Aussitôt arrêté et conduit à la Police central de Mbour, les policiers n’ont pas perdu de temps pour cuisiner le présumé meurtrier qui a été identifié sous le nom de Aly Kouyaté. C’est un ressortissant guinéen, établi au Sénégal, né le 2 février 1985 à Nzérékoré.

L’homme, qui avait officié durant deux mois comme gardien dans une école maternelle à Mbour, n’est pas à son premier coup, il avait tenté de cambrioler une maison à grand Mbour, il y a de cela deux semaines. Interrogé par les enquêteurs, il a déclaré avoir acheté l’arme à 150 mille F à Touba. Quid des motifs ? Il a soutenu avoir agi ainsi parce qu’il a des problèmes financiers, «car sa femme est en état de grossesse».
abciss@lequotidien.sn

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