Traque des manifestants : DÉCOMPTE EN COURS

60 jours après avoir célébré et chanté sur tous les toits le mois du consommer local, l’heure de renouer avec les mauvaises habitudes a sonné. C’est le chef de l’Etat qui a, encore, préféré parler avec le Peuple en s’adressant à un média étranger. Cette fois-ci, Macky Sall a donné un entretien au journal français L’Ex­press. Le président de la République a averti les manifestants qui ont envahi la rue jeudi passé occasionnant des heurts avec les Forces de l’ordre. «Ceux qui s’imaginent pouvoir intimider le pouvoir et bloquer la Justice se bercent d’illusions. Chacun devra assumer ses responsabilités», a répondu le Président. Faut-il rappeler que le parti Pastef a demandé à ses responsables de déposer dans les 46 départements, des déclarations de marche pour exiger la restitution du passeport de Ousmane Sonko, privé de ce titre de voyage car étant sous contrôle judiciaire.

Revenant sur l’intervention des Force de l’ordre pour amener Sonko au Tribunal, le chef de l’Etat s’est justifié en ces termes : «Dans un Etat de Droit, un leader politique ne peut chercher à se soustraire à la loi en instrumentalisant la rue. Ce qui se passe n’est acceptable dans aucune démocratie. Un individu ne peut pas bloquer la capitale, Dakar, au seul prétexte qu’il est convoqué au Tribunal. Si le Sénégal n’était pas une authentique démocratie, croyez-moi, son sort aurait été réglé depuis longtemps.»

Par ailleurs, Macky Sall n’a pas échappé à la question sur une 3ème candidature en 2024. Si le chef de Benno bokk yaakaar n’a pas varié sa position avec sa phrase fétiche : «Le moment venu, je ferai savoir ma position.» Il a, tout de même, ouvert une perspective de participation en 2024. En effet, Macky Sall estime que «sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps. J’ai été élu en 2012 pour un mandat de sept ans. En 2016, j’ai proposé le passage au quinquennat et suggéré d’appliquer cette réduction à mon mandat en cours. Avant de soumettre ce choix au référendum, nous avons consulté le Conseil constitutionnel. Ce dernier a estimé que mon premier mandat était intangible et donc qu’il était hors de portée de la réforme. La question juridique est donc réglée. Main­tenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets». Con­fronté à ses propos d’avant-2019 disant qu’il n’allait plus se présenter en 2024, Macky Sall tempère et suit la logique de Ismaïla Madior Fall. «Je ne me dédis pas. J’ai donné une opinion qui correspondait à ma conviction du moment. Celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position. Nous sommes en politique. Mais pour l’instant, je n’ai pas déclaré ma candidature. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit», a clarifié Macky Sall.
Par Malick GAYE – mgaye@lequotidien.sn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post Ousmane SONKO:«je suis victime d’une tentative d’assassinat… »
Next post État de santé du leader de Pastef : Sonko refuse son évacuation sanitaire