Mairie de Dakar : Barth’ dénonce le blocage de l’État

Connu pour son verbe, Barth’ ne s’est pas gêné pour tirer sur le régime.
Le maire de Dakar affirme que le Préfet a refusé d’approuver les membres de son cabinet. Il a accusé Antoine Diome de vouloir le séparer de sa garde rapprochée et de le surveiller.

Par Malick GAYE – Une «situation injuste, précaire et insécuritaire» ! C’est ce que le maire de Dakar a voulu dénoncer hier. Barthélemy Dias a pointé un doigt accusateur sur le Préfet de Dakar, qui aurait refusé tout bonnement d’approuver les nominations de son cabinet. «Depuis 6 mois, le Préfet de Dakar refuse d’approuver ma décision de nommer mon directeur de Cabinet, un fonctionnaire de la hiérarchie A qui est l’ancien directeur de l’Hôpital régional de Saint-Louis. C’est valable pour mon chef de Cabinet, pour les éléments de ma garde rapprochée, ainsi que beaucoup d’autres membres de mon cabinet. Ainsi, le Préfet de Dakar leur refuse tout salaire. Dans cet Hôtel de Ville, vous ne voyez aucun policier. Le Préfet de Dakar, qui est un employé du ministre de l’Intérieur, a décidé que le maire de Dakar ne doit pas avoir de sécurité», a informé le maire de Dakar. Pour Barthélemy Dias, cet état de fait pose un problème sécuritaire, car sans membres, le cabinet du maire de Dakar ne peut travailler. «Aujourd’hui, un homme mal intentionné peut entrer dans cette mairie, prendre l’ascenseur, se diriger vers le bureau du maire, ouvrir la porte et lui tirer dessus. Le maire de Dakar est sans sécurité parce que nous avons affaire à des dirigeants qui ne sont pas démocrates», a-t-il ajouté.

Il s’en prend à Antoine Diome 
Après avoir exposé son problème avec le Préfet de Dakar, le maire de la capitale s’est attaqué au ministre de l’Intérieur. D’après Barthélemy Dias, Antoine Diome les vise, lui et Ousmane Sonko. Selon ses dires, il chercherait à les séparer de leur garde rapprochée. «Les éléments de nos sécurités rapprochées ne s’habilleront pas en boubou ou en costume pour venir travailler et assurer notre sécurité. Ils vont s’habiller comme le font des gardes du corps dignes de ce nom. Ousmane Sonko a été convoqué jeudi dernier pour être, soi-disant, auditionné sur une affaire privée l’opposant à une dame. Mais la vérité est qu’ils ont profité de ce moment pour le dépouiller de sa garde rapprochée. Nous savons tous ce qu’ils cherchent à faire. Il y a un dossier «Force spéciale» qu’ils ont mis sur la table, depuis un bon moment. Je vais vous faire une révélation : quand ils vont se rendre compte que le dossier sur le viol ne va mener nulle part avec Ousmane Sonko, ils vont chercher à l’accuser sur celui de «Force spéciale»», a annoncé l’édile de la capitale, après avoir lu et déchiré la note du ministre de l’Intérieur, qui demande le respect des tenues des Forces de l’ordre.

Dans ce même ordre d’idées, le maire de Dakar ajoute ceci : «Cette semaine, la Sûreté urbaine a convoqué la directrice de la Piscine Olympique de Dakar pour l’interroger sur des personnes qui s’entraînent aux arts martiaux dans ses locaux et qui pourraient faire partie d’une «Force spéciale». Je le dis ici, je ne fais partie d’aucune «Force spéciale». Et la personne qui donne ces cours d’arts martiaux à la Piscine Olympique le fait depuis 5 ans, alors que je n’étais pas encore maire.»
Par ailleurs, Barthélemy Dias a révélé avoir remarqué la présence de «nervis» devant son domicile. «Si ces nervis reviennent, une seule fois, dans le quartier, ce sera leur dernière fois. Je mets en garde le ministre de l’Intérieur, qui ne veut apparemment pas ouvrir ses yeux sur ça. Je demande à tous les jeunes de Baobab de se mobiliser», a-t-il averti. Pour le maire de Dakar, cette situation est la conséquence de sa position sur le troisième mandat. Il accuse le régime de vouloir l’intimider.

Il a, par ailleurs, apporté son soutien au journaliste Pape Alé Niang. «C’est une entrave à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. Quand des pontes de notre gendarmerie sont impliqués dans un complot qui vise un opposant. Quand des magistrats sont impliqués dans ce complot. Quand un procureur de la République falsifie des procès-verbaux pour charger un opposant, c’est que notre République est en danger. A l’heure où nous parlons, si nous étions dans une République, Serigne Bassirou Guèye croupirait en prison», a-t-il déclaré.
mgaye@lequotidien.sn

 

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